(Situation au 25-03-2020)
Face à cette crise sanitaire, qui n'a pas de frontière, la République dominicaine n'est pas épargnée. Les premiers cas 'importés', sans transmission directe, ont été déclarés. Et ce, en raison du manque de politiques et de mesures claires apportées par les autorités du pays ces dernières semaines. A ce jour, le pays compte donc deux décès, 34 personnes infectées, 61 personnes en isolement hospitalier et 55 tests en attente de résultats. L'économie est, elle aussi, paralysée par une quarantaine qui sera prolongée de 25 jours. A part quelques exceptions, telles que les cliniques privées, les épiceries, les supermarchés, les pharmacies, les stations de carburant et les établissements commerciaux qui se consacrent à la vente d'aliments crus ou cuits, tous les autres magasins sont fermés. Tous les navires de croisière sont à l'arrêt et la plupart des vols à destination et en provenance du pays sont annulés pour cause de risque élevé de transmission du virus.
En République dominicaine, le système de santé est précaire. Les hôpitaux manquent généralement de place et la plupart des médecins ne sont pas préparés à une telle pandémie. Cette précarité se reflète surtout dans les secteurs et les zones du pays où se trouvent les populations les plus démunies et les plus vulnérables. C'est le cas pour les zones dites des "Bateyes" (anciennes zones de production de cannes à sucre) où vivent des familles de migrants (haïtiens en majorité) et leurs descendants. Pour se faire soigner, il leur faut parcourir des distances considérables jusqu'au permier hôpital. D'autres pans de la population sont également fortement touchés et vulnérables. Il s'agit des travailleurs et travailleuses du secteur informel. En raison des mesures de confinement, ces commerçant.e.s des rues sont obligés de cesser leurs activités commerciales. Ils ne gagnent donc plus d'argent et ne sont pas en mesure d'acheter des produits d'hygiène pour se protéger. C'est la raison pour laquelle ils sont considérés comme une priorité pour toutes mesures de soutien d'urgence.
Etant donné la situation à haut risque que le pays encourt par la propagation de COVID-19, des mesures préventives sont prises dans différents secteurs. Les bénéficiaires de ces actions d'urgence sont celles et ceux qui ont généralement un accès limité à l'information et ne disposent pas des ressources nécessaires pour prévenir la propagation du virus. Au niveau national, une campagne de prévention contre le COVID-19 est mise en place dans le but de former des "promoteur.trice.s multiplicateurs" capables de promulguer les premiers soins aux patients et de servir d'entités de surveillance contre une éventuelle propagation du virus dans leurs propres communautés.
Dans le même ordre d'idée, le MOSCTHA a pris la décision de développer sa propre campagne de prévention destinée à fournir des informations adéquates et précises et, le cas échéant, à permettre la prise en charge de personnes infectées, auprès des populations vivants dans les zones vulnérables des bateyes. Le MOSCTHA aide principalement les migrant.e.s haïtien.ne.s, sans papier, vulnérabilisé.e.s de par leur niveau de vie très précaire. Ce dernier prévoit de faire la distribution de "kits d'hygiène" préventifs auprès de ces citoyen.ne.s fortement exposé.e.s. Ces kits contiennent du gel anti-bactérien, du savon anti-bactérien, des masques faciaux, des gants jetables, et des serviettes hygiéniques.
Pour réaliser cela, le MOSCTHA a élaboré un plan de soins depuis son Centre de santé "La Solidarité" et, bien que les unités mobiles aient été temporairement mises à l'arrêt, leurs promoteurs communautaires restent disponibles pour servir de lien et fournir de l'aide en cas d'urgence dans les lieux reculés où le MOSCTHA effectue d'habitude une intervention communautaire. Cette aide d'urgence s'organise selon des directives disposées à minimiser les risques de contagion.
Le MOSCTHA a créé un plan de soutien médical, vu la situation délicate au niveau mondial. Il veut garantir à ses patients, et principalement à celles et ceux vivant avec le virus de sida VIH et de la tuberculose, que le Centre leur fournira des soins médicaux adéquats. En effet, ces malades comptent parmi la population la plus touchée et la plus exposée au risque de contagion en raison de leur système immunitaire affaiblit. Dans ce plan d'urgence, les soins prodigués en face à face avec les patient.e.s contaminé.e.s seront partagés en sous-groupes de travail entre les médecins, les infirmières, les bioanalystes, les psychologues, ... Tout cela, selon la demande et selon un schéma de soins indiqué par la direction de la clinique.
Le MOSCTHA en plus de son plan de soins, fait une demande de soutien externe pour l'achat de matériel de désinfection et prévention de la contamination pour les diffuser à leurs groupes cibles dans les communautés les plus vulnérables.
La liste de ce dont la clinique "La Solidarité" a urgemment besoin est précise et longue. Le manque de produits est partout.
2. Les médicaments :
WSM, ainsi que d'autres acteurs, vont faire leur possible pour aider le MOSCTHA et la clinique à se procurer ces intrants.
A suivre...