12 juillet 2022

OIT : bilan de la Conférence Internationale du Travail 2022

Unique agence tripartite de l’Organisation des Nations unies, l’OIT réunit des représentant.es des gouvernements, des employeur.euses et des travailleur.euses de 187 États. Cette année encore, sa légendaire Conférence internationale du travail, ayant eu lieu à Genève du 27 mai au 11 juin dernier, représentait d'importants enjeux pour les travailleur.euses, tels que : la reconnaissance effective d’une norme fondamentale du travail relative à la sécurité et à la santé au travail. D'autres résultats positifs sont également à souligner. Bilan de la Conférence.


Le droit à un environnement professionnel sûr et sain

Les syndicats, les employeur.euses et les pouvoirs publics ont convenu à Genève de reconnaître le droit à un environnement de travail sûr et sain comme norme fondamentale du travail. Au travers de cette reconnaissance, le droit à un environnement de travail sûr et sain s’ajoute aux quatre normes fondamentales du travail existantes: (1) la liberté d’association et le droit à des négociations collectives, (2) l’interdiction du travail forcé ou obligatoire, (3) l’interdiction du travail des enfants et (4) l’interdiction de la discrimination. Un.e travailleur.euse ne doit jamais craindre pour sa santé, et encore moins pour sa vie, lorsqu’il.elle effectue son travail. La réalité est toute autre. Chaque année, 1,9 million de personnes dans le monde perdent la vie du fait d’accidents ou de maladies liés au travail et 360 millions de travailleur.euses sont victimes d’un accident du travail. Une question importante se pose dans cette discussion: quelles conventions de l’OIT faut-il lier à cette norme fondamentale du travail? Tous les pays membres de l’OIT doivent respecter les conventions de l’OIT liées à une norme fondamentale du travail, même s’ils n’ont pas encore ratifié ces conventions.

Sous la pression des syndicats notamment, mais aussi de l’Union européenne et des pays africains, les Conventions n°155 et n°187 de l’OIT ont enfin été liées à la nouvelle norme fondamentale du travail. Le lien avec la Convention n°155 de l’OIT est particulièrement important à cet égard. En effet, cette convention fixe non seulement les principes fondamentaux d’une politique nationale en matière d’environnement de travail sûr et sain, mais elle définit aussi clairement les responsabilités des pouvoirs publics et des employeurs dans ce domaine, y compris au niveau de l’entreprise. Cette corrélation ne s’est toutefois pas établie sans mal. Des pays comme l’Inde, l’Indonésie ou le Bangladesh n’y étaient pas favorables, arguant qu’ils ne sont pas encore suffisamment avancés pour appliquer la convention. L’OIT ne demande pas la perfection mais un effort maximal pour respecter ces principes et les concrétiser efficacement à terme. Bien entendu, cette politique requiert des investissements de la part des pouvoirs publics et des employeur.euses, ce qui n’est pas toujours évident dans des pays où les pouvoirs politique et économique sont très imbriqués... 

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*cet article est issu de la brochure "Syndicaliste n°969", mis en page et écrit par Donatienne Coppieters, avec la participation rédactionnelle de Stijn Stubbin ACV-CSC, Santiago Fischer WSM, Sam Coomans, Stijn Gryp, Chris Serroyen.

 

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