Depuis plusieurs années, les mobilisations contre les violences sexistes prennent de l'ampleur dans le monde. Capables de mobiliser des centaines de milliers de personnes sur des sujets divers, les féministes font aujourd’hui la une dans différents pays de par leurs méthodes de luttes et des avancées spectaculaires.
Grâce à elles, nul ne peut aujourd'hui ignorer l'ampleur de la violence que toutes les femmes subissent sous de multiples formes tout au long de leur vie : violence conjugale, sexuelle, économique, psychologique, institutionnelle, tant dans la sphère privée que publique… Ces violences s’articulent les unes aux autres et constituent un obstacle aux droits des femmes, à leur intégrité, à leur santé et à leur autonomie.
Il y a bien sûr le mouvement #metoo qui a connu son envol en 2017, d’abord aux Etats-Unis, puis à travers le monde. Mais ce qui s’est passé en Amérique latine est particulièrement remarquable. C’est l’étincelle qui a mis le feu à la poudre des violences sexistes dénoncée depuis des années par des mouvements sociaux à travers le monde.
La première manifestation « Ni Una Menos », en mai 2015 en Argentine, a réuni 300.000 personnes et a marqué le point de départ d’un nouvel élan de mobilisation contre les violences et les discriminations faites aux femmes, parfois qualifié de « quatrième vague » ou de « révolution féministe ». Dans un contexte de virage à droite dans le sous-continent, c’est l’un des mouvements sociaux qui continuent à marquer le tempo de la vie sociale et politique.
Grâce à ces mobilisations, nous constatons que notre solidarité est notre force !
Au niveau du travail, ce mouvement global a eu aussi des répercussions positives: la convention 190 de l’OIT sur la violence et le harcèlement au travail, adoptée en juin 2019 lors du centenaire de l'Organisation internationale du Travail (OIT), a été un enjeu important, saisi avec nos partenaires internationaux à travers le monde, en réseau WSM et avec la CSC international. Cela a permis de conduire un plaidoyer commun pour un texte ambitieux, puis de construire ensemble des campagnes en vue de la ratification. Elément notable, la difficulté d’intégrer les violences homophobes et transphobes dans le texte. Les violences sexistes nous concerne tous : la lutte continue !
Note : dans cet article, on entend le terme ‘femme’ pour toute personne identifiée ou s’identifiant comme telle.
Par Jennifer Van Driessche, WSM