Chaque citoyen, chaque citoyenne, individuellement, mais surtout collectivement, est le maillon de cette formidable solidarité que représente les systèmes de sécurité sociale qui nous protègent tout au long de la vie. Pendant l’hiver, nous avons mis à l’honneur sur une vingtaine de bâtiments des organisations du Mouvement ouvrier chrétien, dans treize villes de Wallonie et à Bruxelles, des portraits de femmes et d’hommes de conviction, qui se mobilisent ici et ailleurs dans le monde pour les renforcer.
Photos – Jérôme Hubert, Charles Fox, Fabrice Debatty
S’ils prouvent plus que jamais, en 2020 et 2021, à quel point ils sont indispensables, le chômage, les pensions, la couverture de santé, les allocations familiales, entre autres, ne tombent pas du ciel. Ils sont le résultat d’une longue histoire collective et fonctionnent grâce à une solidarité invisible à laquelle chacun et chacune contribue.
Chaque citoyen, chaque citoyenne, individuellement, mais surtout collectivement, est le maillon de cette formidable solidarité. C’est ce message positif que le Mouvement ouvrier chrétien et ses organisations, dont WSM, ont souhaité relayer ensemble dans l’espace public en ce début d’année, intense dans la lutte contre la pandémie de coronavirus.
Si les systèmes de sécurité sociale diffèrent d’un pays à l’autre, les militant-es qui défendent leur renforcement partout dans le monde se base sur un droit universel, celui à la protection sociale. Sur une vingtaine de bâtiments de la Mutualité chrétienne, du MOC ou de la CSC, de Tournai à Verviers, en passant par Bruxelles ou Arlon, trois femmes et trois hommes ont été mis en avant, appelant à renforcer la sécurité sociale, notre meilleure protection.
Ralia Sammoudi, déléguée syndicale chez Sodexo à Bruxelles et militante femmes CSC, témoigne de l’importance de la sécurité sociale dans sa vie : « J’ai bénéficié à de nombreuses reprises de la protection de la sécurité sociale : j’ai bénéficié des allocations familiales, du chômage quand j’en ai eu besoin, et plus tard, je serai couverte par une pension après ma retraite. Nous devons veiller à ce que le financement de la sécurité sociale ne soit pas mis à mal, au profit des multinationales et des grands patrons. »
Athit Kong, président de C.Cawdu, centrale syndicale indépendante dans le secteur textile au Cambodge, est sur le front de la crise Covid-19 dans son secteur : « Nous sommes en train de négocier avec le gouvernement cambodgien. Nous demandons que les allocations d'ancienneté et les primes de licenciement ne soient pas retenues lors des fermetures d’usines de confection qui se multiplient suite à la pandémie Covid-19. »
De son côté, François Verhulst, militant à Enéo, mouvement social des ainés, Bruxelles, Belgique, est bien conscient des défis à venir:
« Je suis un retraité de 80 ans. Je suis militant à Enéo, mouvement social des ainés, où je soutiens la parole des ainés dans un monde où ils sont de plus en plus nombreux mais rarement entendus ou consultés.
Je suis un bénéficiaire de la sécurité sociale à travers le système de pension qui assure mes revenus aujourd’hui. Je me rends compte que ce système doit être soutenu et amélioré car trop de seniors n’en bénéficient pas suffisamment pour qu’une vie digne leur soit assurée. Et c’est vers la pension légale qu’il faut mettre les efforts. Ce qu’on appelle les deuxième et troisième piliers sont liés à l’industrie financière qui est loin d’être juste et fiable.
La sécurité sociale est plus que jamais un enjeu politique d’avenir : notre société se déséquilibre de plus en plus, la pauvreté et la fragilité sont de plus en plus présentes, les situations d’injustice au niveau national mais surtout mondial deviennent de plus en plus intolérables. La sécurité sociale est l’outil de solidarité indispensable, même s’il ne dispense pas de solidarités personnelles concrètes. »
Pour Igor Sedonou Kodjovi Messanvi, délégué syndical à Tabligbo, au Togo, lutte pour de bonnes conditions de santé et de sécurité dans son entreprise: « Ici, dans la région, il y a beaucoup de maladies pulmonaires, dues à la poussière fine des cimenteries. Les ouvrier-es d'usine devaient parfois emprunter de l'argent pour payer les honoraires de leur médecin. Nous les avons aidé-es à réclamer une assurance maladie à leurs employeurs. Mais cela va au-delà : nous restons attachés à la santé de tous les habitant-es de notre région. »
La sécurité sociale, et plus largement la protection sociale, devrait être accessible à toutes et tous. Une revalorisation et un réinvestissement de la sécurité sociale sont indispensables, ici en Belgique, mais aussi ailleurs dans le monde.
Cette action, portée par l’ONG de coopération au développement WSM, clôture la campagne menée conjointement par l’ensemble des organisations constitutives du MOC pour sensibiliser leurs membres et la population belge à l’importance des mécanismes de sécurité sociale.
