Ce mardi 5 mai, un appel à la solidarité internationale (#TogetherAgainstCorona) est lancé en Belgique à l’initiative des coupoles des ONG's, le CNCD-11.11.11 et de son homologue néerlandophone 11.11.11, et dont WSM, la CSC et les organisations du MOC (les Equipes Populaires, les JOC et Vie Féminine) sont signataires. Cet appel demande que des mesures soient prises pour permettre aux gouvernements des pays en développement de protéger leur population et faire face aux conséquences de la crise. La paralysie économique et la crise sociale sans précédent provoquée par le coronavirus à l’échelle mondiale menace en effet de frapper de plein fouet des centaines de millions de personnes dans les pays en développement. > Voici le lien vers l'APPEL COMPLET
Premièrement, le virus lui-même viendra s’ajouter aux multiples pandémies qui les frappent déjà (paludisme, Ebola, VIH-SIDA, etc.) et ce, alors que les systèmes sanitaires sont insuffisants pour y faire face. Dans les hôpitaux, le manque voire l’absence d’appareils médicaux indispensables à la lutte contre le virus est criant. Dans 41 des 54 pays africains, les hôpitaux publics disposent de 2.000 respirateurs, tandis qu’une dizaine en est dépourvu. Le Mali dispose ainsi de trois respirateurs par million d’habitants.
Deuxièmement, la crise économique mondiale et les mesures de confinement locales menacent directement la survie des populations concernées. En l’absence de systèmes de protection sociale permettant de leur garantir un revenu de remplacement, des centaines de millions de personnes travaillant dans le secteur informel sont menacées, en particulier les femmes. Le covid-19 risque en outre de provoquer un doublement du nombre de personnes au bord de la famine en 2020, induisant « une catastrophe humanitaire mondiale » pour près de 250 millions de personnes, prévient le Programme alimentaire mondial (PAM) de l’ONU. Rien qu’en Afrique de l’Ouest, le nombre de personnes menacé par la famine risque de tripler en trois mois, avec 50 millions de personnes en août, alertait la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ce 22 avril.
Troisièmement, les finances publiques des pays en développement sont mises à rude épreuve : une crise de la dette couvait depuis plusieurs années, elle explose aujourd’hui du fait de la fuite des capitaux, de l’effondrement du commerce mondial et de la baisse du cours des matières premières. De nombreux pays en développement font face à une dette insoutenable, au moment où leurs finances sont plus que nécessaires pour faire face à la crise.
C’est pourquoi les signataires de cet appel, dont WSM, le MOC et ses organisations et la CSC, ont décidé de s’unir pour faire face et appeler à la solidarité internationale. Face à la pandémie et à ses conséquences économiques et sociales dans les pays pauvres, les ONG et leurs partenaires sont en première ligne.
Pour aider spécifiquement les partenaires de WSM, voici le lien vers la page dédiée à notre Fond d'Urgence.
Comme le souligne Arnaud Zacharie, Secrétaire général du CNCD-11.11.11 : « Le virus ne connaît pas de frontières. Il est légitime que notre première préoccupation face à la pandémie soit de protéger nos proches, mais nous ne nous en sortirons que si nous protégeons chacune et chacun. Face à une pandémie, les problèmes des uns sont les problèmes des autres. L’heure est à la coopération internationale : en soutenant les systèmes sanitaires et économiques du Sud, en appuyant les organisations qui luttent au quotidien contre cette crise et en reconstruisant une économie plus respectueuse des limites sociales et planétaires, nous pouvons faire de cette crise une opportunité de construire un monde juste et durable. »
