3 décembre 2020

Améliorer les synergies entre la protection sociale et la gestion des finances publiques

Cette semaine, l'Organisation Internationale du Travail (OIT), l'UNICEF, le Global Coalition for Social Protection Floors (GCSPF) et l'UE ont lancé conjointement un nouveau programme mondial qui veut améliorer les synergies entre la protection sociale et la gestion des finances publiques. Plus de 240 personnes ont participé au lancement du programme.  


Ce programme mondial vise clairement à aider les gouvernements à renforcer et à étendre les systèmes nationaux de protection sociale au moyen de processus financiers et budgétaires efficaces, fondés sur des données probantes et inclusives. Le programme sera mis en œuvre dans 18 pays au total, avec un budget total d'environ 30 millions d'euros. L'OIT, l'UNICEF et le GCSPF sont les agences de mise en œuvre conjointe ; la Commission Européenne (CE) et les membres de l'UE fournissent la majeure partie du financement ainsi que l'expertise et les conseils.  

Le lancement virtuel du programme a vu une participation de haut niveau. Au nom de la DG DEVCO, Mme Henriette Geiger a ouvert la session, tandis que ses collègues, Mme Doerte Bosse et Mr Juergen Hohmann, ont présenté plus en détails le contexte du programme ainsi que d'autres interventions de la CE dans le domaine de la protection sociale actuelle et future.  

Mr Andrés Isch Pérez, Ministre du Travail de l'Équateur, Dr. Ram Kumar Phuyal, membre de la Commission de Planification du Népal et Mme Teodora Recalde Spinzi, du ministère des finances du Paraguay, ont donné des exemples concrets d’actions entreprises actuellement dans leurs pays respectifs. L'Équateur cherche à mettre en place un régime d'assurance chômage, tandis que le Népal continue à renforcer la mise en œuvre de la loi sur la sécurité sociale qui a été adoptée en 2017.  

Mme Shahra Razavi, directrice du département de la protection sociale de l'OIT et Mme Natalia Elena Winder Rossi, Cheffe de la politique sociale de l'UNICEF, ont souligné le caractère opportun de ce programme. Mme Shahra Razavi a expliqué la nature innovante du programme : "Tout d'abord, il rassemble tous les ministères concernés, y compris les ministères des finances, dans les pays concernés. Cela facilite la coordination intersectorielle et devrait permettre des investissements plus nombreux et de meilleure qualité. Ensuite, il rassemble l'expertise institutionnelle, normative et technique de l'OIT, de l'UNICEF et du GCSPF. Troisièmement, ce programme se concentre directement sur certains des défis les plus urgents du 21e siècle, comme la facilitation de la transition de l'économie informelle à l'économie formelle. Enfin, et grâce à l'implication du GCSPF, nous pouvons assurer la participation des partenaires sociaux et de la société civile, ce qui nous permet de démocratiser le débat sur la protection sociale".  

Sur ce dernier point précis, Bart Verstraeten, qui représentait le GCSPF au sein du panel, a complété les informations. La coalition réunit plus de 100 organisations de la société civile et syndicats différents, chacun ayant son expertise dans le domaine de la protection sociale : organisation des personnes et des communautés, prestation de services, renforcement des capacités, sensibilisation et défense des droits. "Nous sommes très satisfaits de pouvoir mettre cette expérience et cette expertise à la disposition de l'OIT, de l'UNICEF, de l'UE et, bien sûr, des autorités nationales en premier lieu". La coalition favorisera une coopération plus étroite entre les organisations nationales de la société civile et les syndicats au niveau national, afin qu'ils puissent s'engager de manière structurelle et significative avec les autorités nationales, l'OIT et l'UNICEF sur la gestion des finances publiques et la protection sociale. Cette interaction est cruciale pour générer un large soutien aux politiques nationales, pour déterminer les priorités nationales et pour garantir que les politiques répondent aux besoins des personnes. Trois organisations coordonnent cet effort au nom du GCSPF dans quatre pays sélectionnés : au Cambodge (Oxfam), en Ouganda (HelpAge International) ainsi qu'au Népal et au Sénégal (WSM). "Dans notre travail", a ajouté Bart, "nous partons des normes pertinentes de l'OIT, telles que le R202 et le C102, car tout le monde a droit à une protection sociale. C'est un droit humain. Nous devons veiller à ne laisser personne de côté, comme l'Agenda 2030 le prescrit".   

Mme Henriette Geiger a souligné les conséquences de la pandémie. L'augmentation de la pauvreté et de la malnutrition des enfants causée par la pandémie a anéanti les progrès réalisés ces dix dernières années. Ainsi, la pandémie a mis en évidence certaines faiblesses structurelles. On peut observer que les pays ayant une meilleure protection sociale ont, en général, mieux répondu à la crise. C'est pourquoi nous devons investir dans le programme "Building Back Better" (“Reconstruire mieux”). La protection sociale est cruciale dans ce processus de reconstruction. Ce programme a également réorienté le financement pour permettre aux organismes de mise en œuvre (OIT/UNICEF/GCSPF) de faire face aux conséquences de la COVID-19. Mme Geiger a terminé son discours en soulignant que la protection sociale n'est pas une question de "marche et d'arrêt", mais qu'elle doit être construite au fil du temps. Bart Verstraeten a ajouté à cela : "Nous ne nous contenterons pas de mieux reconstruire, mais nous reconstruirons aussi plus fort". 

Share


News

EN ES FR NL
Nous découvrir S'informer Agir ensemble Notre réseau Agenda Fais un don

Offres d'emploi Actualités Newsletter Contact